Il y a quinze jours (oui, je sais c'est loin, pardon, j'ai fait ma feignante et puis zut, je suis en vacances! ). Bref, il y a quinze jours j'emmène Louis*, trois ans, aux wc. A peine rentré, Julie*, trois ans aussi, nous rejoins. Et moi, comme toujours, je suis à l'entrée des wc, face à la cours pour surveiller les 75 maternelles de petite et moyenne section parce que sinon on est en sous-effectif. Alors forcément, ben les deux petits qui sont aux toilettes ils sont un peu livrés à eux-même, même si je me retourne de temps en temps pour vérifier le bon fonctionnement des choses (exemple type: le zizi en dehors du cabinet, et hop pipi par terre! haha que c'est drôle!...).
Je suis donc face à la cours de récréation quand j'entends Louis dire: "Myon, y a plus de papier", je me retourne deux secondes trois quart pour lui dire que sa voisine en a. (je précise qu'à l'école, les maternelles n'ont pas de wc fermés, il n'y a qu'un petite cloison entre chaque cabinet, les enfants peuvent donc communiquer et se voir pendant leurs petites et/ou grosses commisions). Julie dit alors "attends Louis, je t'en prète".
Je ne me retourne pas, omnibulée à surveiller le tobogan en face de moi. Soudain j'entends Louis râler "mais il est tout mouillé".
Je m'approche, et je vois Julie s'essuyer avec son papier toilette puis le refiler au ptit Louis par dessus la cloison.
Je m'empresse alors de dire "mais non Julie! c'est sâle ça!!!". Julie me regarde alors, et puis elle me murmure: "mais non, maman elle dit faut pas utiliser beaucoup de papier pour proteger la Terre, alors comme ça on en utilise moins, tu vois..."

Ah oui Julie, je vois. Mais non, entre nous, ça va pas l'faire...

Hier, comme tout les mercredis, les maternelles mangent avec les primaires. A ma table j'ai donc 2 primaires, 2 copines: Lucie* et Lou*. En plein repas je suprend Lucie dire discretement dans l'oreille de Lou "Tu veux que je te dise comment on fait les bébés?". Moi, déjà amusée, je la coupe gentillement et lui dit "Viens d'abord me raconter à moi".
Lucie rigole, elle me dit "dans l'oreille parce que c'est pas pour les petits". Evidement.
Elle s'approche et me dit, toute timide:
"Alors en fait dans les zizis des garçons y a des testicules et alors le garçon il doit mettre le zizi dans la foufoune de la fille et les testicules elles montent, elles montent, elles montent et hop ça fait un nid. Quand le nid il a bien grossit il redescend par la foufoune de la maman et hop ça fait un bébé"

Ha, merci Lucie.
Je n'ai qu'une chose à dire "Pauvres garçons"...

Voici mon deuxieme portrait d'enfant. Aujourd'hui je vais parler d'amour, l'amour enfantin et inocent qui se cree entre deux bambins.
A l'école il y a Suzie*, elle est belle, grande et fine, elle a toujours le sourire aux lèvres et de l'énergie à revendre. Et puis y a aussi Robin*, le petit garçon métisse aux lunettes bleus et aux cheveux mi-longs, celui qui a la même veste que papa, "une vraie veste de motard".
Suzie et Robin ils sont inséparables. Si on en croise un, on sait que dans les deux secondes qui suivront on verra l'autre derrière. Ils se tiennent la main pour aller à la cantine, ils s'isolent dans la cours pour s'échanger leurs récolte de marrons ramassés devant l'école, ils se courent dans les bras chaque matin, traine des pieds pour se quitter le soir, bref! C'est deux gamins qui se sont bien trouvés.
Sauf que Suzie elle a la patate, et Robin lui il est plutôt non-chalent. Alors forcément quand Suzie entraine Robin dans l'ascenssion du kilimandjaro (en fait c'est juste la dune de beton qui s'urplombe le fond de la cours), ben Robin il est pas trop motivé. Et Suzie, en vraie fille, sait s'y prendre pour le persuadée. Chaque jours je la surprend à prendre la main de Robin dans la sienne et à le tirer de toute ses forces en le supliant "allez Robin, vient!" et au bout de 5minutes sans succès, Suzie elle sort toujours le grand jeu, celui qui fait craquer les garçons. Parce que mine de rien, à 4ans on a déjà compris comment ça marche tout ça.
Suzie mets ses mains derrière son dos, elle se dandine sur elle-même, et puis elle baisse un peu la tête en disant: "Si tu grimpe avec moi je te fais un bisou là haut là haut, tout là haut" Et Robin à chaque fois il tombe dans le panneau. Il court et il grimpe, et puis il réclame son bisou.
Mais Suzie, elle est pas bête: "Et ben non! attrapes moi d'abord"

Et c'est comme ça que, Suzie 4ans, fais courir Robin à ses trousses à chaque récréation. Et Robin à chaque fois que la cloche sonne il vient me voir il me dit éssouflés "Et ben j'ai bien courru moi j'ai la tête toute mouillé"

Et oui, mon ptit Robin! C'est dur l'amour....